Né et mort à Douai (Nord)
Dès l’âge de 17 ans, séjour à Paris
interrompu par la Première Guerre Mondiale. Retour à Paris en 1918. Grandes
amitiés avec Modigliani, Soutine, Krémègne,
Foujita, Ortiz de Zarate, Kisling avec lesquels il
travaille. C’est l’époque de la Ruche, de l’Académie Colarossi, de la
Grande Chaumière.
En 1922 séjour à Pont-Aven, il travaille beaucoup avec Ernest
Correlleau et P.E.
Clairin, Asselin,
Vaillant.
Andrée, alors son épouse (elle retrouvera plus tard le peintre
Thomsen, avec qui elle se mariera en 1944)
raconte :
« Ce n’était que joies, bals, amitiés, rires et chansons. Les jolies
et merveilleuses années. A ce moment, le peintre Achille Richard fut
heureux. Il dansait beaucoup et le couple Julia Correlleau et un tout
mince Achille fit fureur et resta célèbre dans l’histoire des peintres
de Pont-Aven entre 1922 et 1925 . Je suis seule à revivre ce temps.
Toute seule, tous les autres se sont tu à jamais, peut-être sont-ils
allés rêver et danser ailleurs, tous mes merveilleux fous, dont la
peinture présente ou passée était l’Etoile.
« La suite de l’histoire est triste, sombre, sans
lueur.
« Oublié, découragé, malade, alcoolique, déjà perdu. Il revint vivre
près de ses parents, à Douai. Il eut quelques légers succès, en peignant
toujours la même toile, de très petit format, dont le sujet éternel
amusait. C’était tout son univers, un coin de table, une bouteille, un
verre, un jeu de carte, une pipe de terre, une boîte d’allumettes.
« En 1939, nouvelle guerre. La maison refuge de Douai fut détruite par
un bombardement. Ses parents ensevelis. Je ne dirai rien de plus, tant
j’ai eu de chagrin.
« Il erra alors, buvant, perdant la tête, devenant méchant, d’hôpitaux
en asiles. Son ombre disparu enfin en paix. Il valait mieux que son
destin.
« Je pense à lui avec amitié, pitié et douceur. Ange déchu, mais ange
malgré tout, puisqu’il était marqué du sceau des artistes véritables.
Aussi, je lui donne tous les pardons, et me souviens que je fus pendant
quinze ans la femme de sa jeunesse ici avec émotion . » (novembre
1981) |